🩁 Lion #4 - Un back to school post-Covid tant attendu

Quentin de CARNE
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8 min readOct 22, 2020

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Les intervenants de Lion#4 — Daniel Beutler, Jordan Munoz, Sacha Azoulay & Yann Mokoko

Hello et welcome back dans la série des articles sur Lion !
Ca y est ! AprĂšs sept mois d’absence, on a rejoint les bancs de l’école du samedi organisĂ© par The Family et avec la mĂȘme Ă©nergie qu’à ses dĂ©buts en FĂ©vrier/Mars. C’était la 4Ăšme journĂ©e, d’oĂč le titre, et dĂ©jĂ  la moitiĂ© des cours 
 Et, effectivement, pour ceux qui l’auront remarquĂ©, je n’ai pas fait d’article sur la journĂ©e #3, car j’étais en famille ce samedi-lĂ .

Cet article fait partie d’une sĂ©rie que j’écris sur Lion, l’école de l’avant garde qui transmet les outils, techniques et mĂ©thodes inĂ©dites des entreprises les plus innovantes. J’ai la chance de faire partie de la promotion Spring et maintenant Autumn 2020 avec 135 autres Ă©lĂšves et je vous livre ici quelques notions discutĂ©es pendant les confĂ©rences.

Loin de moi l’idĂ©e de tout retranscrire, mais plutĂŽt de vous livrer des “food for thoughts” partagĂ©es en confĂ©rence la semaine prĂ©cĂ©dente.

Lien vers les autres articles :

  • Samedi 29 fĂ©vrier : Retour sur ma 1Ăšre journĂ©e ICI
  • Samedi 7 mars : ICI

Les commentaires sont les bienvenus sur ces posts et vos retours m’aideront à progresser pour les prochains.

Je change un peu le format des deux derniers articles en proposant une synthÚse autour de quatre idées clés discutées lors de cette journée.

Quatre interventions sur ce Lion Ă©pisode 4 :

🚅 1/ Daniel Beutler de Trainline Team(General manager puis President) — Comment scaler une licorne digitale autour du produit

😮 2/ Sacha Azoulay de Growth Room (ex-Dreem) — Les exemples concrets du Growth hacking

đŸ‘šâ€đŸ’» 3/ Jordan Munoz, Developpeur full-stack freelance — DĂ©mystifier le dev

🌅 4/ Yann Mokoko de Meero Team (Head of recrutement) — Scaler une people-intensive operation company sur 100 pays en 3 ans

💡 1. Mettre le Produit au centre des organisations accĂ©lĂšre les processus et dĂ©cloisonne l’information

On a pu aborder ce point deux fois pendant la journĂ©e. Daniel Beutler nous expliquant comment Trainline Ă©tait organisĂ© en Tribes & Squads, et de mĂȘme avec Yann Mokoko pour Meero.

Pour info si vous ne connaissez pas Daniel Beutler, il a rejoint les équipes de Captain Train suite à leur Série B en tant que General Manager, puis a permis leur M&A par Trainline, est devenu Président de Trainline et a conduit leur IPO mi-2019. Il est désormais coach & speaker indépendant.

Chez Trainline, l’organisation est calquĂ©e sur le parcours client — Find / Buy / Care, et c’est la mĂȘme chose chez Meero suivant le processus de vente — Photographers & Community / Sales / Operations & R&D. Cela permet entre autres aux diffĂ©rentes Ă©quipes de communiquer mieux et plus souvent, d’aligner les objectifs sur du business — on veut que le client nous trouve, achĂšte et soit satisfait — et non sur des “vanity metrics” propres Ă  un seul dĂ©partement. De plus, une telle organisation facilite la croissance dans les recrutements, dans les rĂ©-organisations et autres pivots. Et cela permet surtout d’ĂȘtre trĂšs agiles et rĂ©actifs !

Je recommande notamment cette page Accenture qui recense beaucoup de contenu (disclosure : je travaille chez Accenture 👐) et qui dĂ©taille le modĂšle d’organisation de Spotify, une des premiĂšres entreprises Ă  s’ĂȘtre organisĂ©e autour des Tribes et des Squads.

Sacha Azoulay, co-founder de Growth Room, ou Jordan Munoz n’ont pas exactement livrĂ© ce type de verbatims, car leurs talks n’étaient pas directement liĂ©s Ă  ce sujet, mais on ressent toutefois que les relations entre les Ă©quipes Growth & Product sont fortes et qu’il est important de coordoner les initiatives en gardant l’utilisateur — et donc le produit — au centre.

🛣 2. Un Manager coordonne alors qu’un Leader guide et donne le pouvoir aux collaborateurs

Toujours chez Trainline & Meero, on retient également que les managers et les équipes dirigeantes jouent un rÎle crucial au quotidien. Daniel Beutler a beaucoup élaboré autour de cette définition pour différencier les deux types de rÎles.

A manager organizes & directs others. A leader inspires & empowers others.

Prenons la mĂ©taphore d’un navire en croisiĂšre. Le capitaine doit d’abord embarquer les Ă©quipes avec lui dans un voyage pour ne pas ĂȘtre seul Ă  bord (recrutement). Il doit connaitre et maintenir son cap (vision moyen et long-terme), donner les directions pour y parvenir (playbooks), et savoir changer d’itinĂ©raire en fonction des alĂ©as (pivots). Cependant il n’est pas seul. Il est tout aussi important pour les employĂ©s de se sentir maĂźtres de leur pĂ©rimĂštre et d’avoir un pouvoir de dĂ©cision. D’ailleurs en anglais, on dit “work for a company”, travailler pour une entreprise, l’idĂ©e ici est de travailler pour son entreprise, d’oĂč l’importance d’avoir le pouvoir de dĂ©cider.

Un leader doit donc ĂȘtre proche des sujets mais aussi laisser les spĂ©cialistes avoir le dernier mot. Il doit se garder des moments de rĂ©flexion, les “time-to-think” pour garder ses idĂ©es claires, anticiper les grandes prochaines Ă©volutions et se forger des convictions, mais il doit aussi Ă©couter ses Ă©quipes qui sont au quotidien dans le coeur des problĂšmes, et surtout les laisser dĂ©cider.

Pour reprendre les mots de Daniel Ek, repris par Jean-Charles Samuelian-Werve dans la JCNews41 que je vous recommande :

“It’s also my role to think far beyond that. For instance, I’m immersing myself in our 2025 plans. I trust my team to manage the day-to-day, shorter-term initiatives and iterate as needed based on data and insights.” Daniel Ek, Spotify Founder & CEO

📈 3. Tester, tester et encore tester, mais surtout agir

Je ne suis bien Ă©videmment pas le premier Ă  l’écrire, je l’ai mĂȘme dĂ©jĂ  mentionnĂ© dans mes notes de Lion #1 et Lion #2, mais le sujet Ă©tait si omniprĂ©sent que je ne peux pas ne pas l’aborder dans cet article.

On prĂ©ferera toujours la pratique Ă  la thĂ©orie, surtout en Growth hacking et dans le monde des start-ups oĂč l’argent est rare. Chaque euro doit ĂȘtre bien dĂ©pensĂ©, les coĂ»ts optimisĂ©s et l’acquisition client efficace.

Notes : le growth hacking ou growth marketing a pour but d’attirer des nouveaux utilisateurs ou clients pour une start-up et donc d’accĂ©lĂ©rer son adoption. On appelle aussi cela l’acquisition.

Sacha Azoulay, ancien growth dans les Ă©quipes de Dreem (qui vendent un bandeau pour aider les gens Ă  mieux dormir et aident Ă  rĂ©soudre des problĂšmes d’insomnies) et dĂ©sormais fondateur de l’agence Growth Room, nous a passĂ© en revue plusieurs expĂ©rimentations.

On a parlĂ© de comment Michelin a dĂ©veloppĂ© son guide des restaurants pour agrandir le marchĂ© automobile en France (super lien ici), de Robinhood qui a installĂ© un sentiment de FOMO (“Fear of missing out”) pour augmenter sa base email dans sa phase de prĂ©-lancement, de Chasseur d’appart qui a repris une ancienne publicitĂ© pour attirer les clients en recherche d’un appartement Ă  acheter sur leur site. Mais on a aussi parlĂ© de Heetch qui allait devant les boites de nuit Ă  ses dĂ©buts pour faire tĂ©lĂ©charger directement aux passagers l’app avant qu’ils ne commandent un concurrent → ps : je l’ai fait pour eux pendant un an Ă  Lyon 🚗

L’important est de se focaliser sur un ou deux canaux d’acquisition et de les travailler au maximum pour les optimiser. Voici ici un article Medium (English only) qui rĂ©capitule les 19 “marketing channels” que vous pourrez utiliser.

On rappelle que l’on construit un produit ou une start-up pour les utilisateurs et non pas pour son amour propre, donc il est nĂ©cessaire d’aller tester sur le terrain. Chez Trainline, les Ă©quipes produit passaient une demie-journĂ©e par semaine dans un Starbucks pour faire tester Ă  des “vrais utilisateurs” les nouvelles features. Chez Dreem, chacun devait passer du temps Ă  rĂ©pondre sur le chat pour bien avoir en tĂȘte les prĂ©occupations utilisateurs. Chez Meero on passe aussi du temps avec les photographes via les communautĂ©s. Et j’en passe.

Dernier Ă©lement sur ce point, l’importance de la mesure ! C’est bien de tester, mais c’est mieux d’en tirer les conclusions basĂ©es sur des faits et non des instincts. L’avantage de tester en 2020 est qu’il existe de trĂšs nombreux outils pour collecter, structurer et analyser ses donnĂ©es de maniĂšre automatisĂ©e. On peut donc rapidement tester, se rendre compte des performances d’une campagne, annuler ce qui ne fonctionne pas et industrialiser ce qui marche.

PS : c’est ce qu’on appelle le “data-driven decisions” et pour info c’est mon mĂ©tier chez Accenture Interactive.

🧐 4. Le skillset est important mais c’est sur le mindset que l’on fait la diffĂ©rence

Un peu comme le mix thĂ©orie versus pratique, on a entendu plusieurs fois que ce ne sont pas les hard-skills qui prĂ©valent lors des recrutements mais plutĂŽt les soft-skills ; Ă  savoir la curiositĂ©, l’esprit d’analyse, l’adaptabilitĂ©, l’envie de faire et d’apprendre. Les “compĂ©tences dures” sont Ă©videment des prĂ©requis mais c’est le mindset qui fera la diffĂ©rence entre deux candidats.

C’est grĂące Ă  cet Ă©tat d’esprit que les grandes start-ups savent croĂźtre de maniĂšre exponentielle et garder le fameux cap que leur leader donne. Dans l’exemple de Trainline qui a rapidement levĂ© des fonds, a Ă©tĂ© rachetĂ© par Trainline puis a rĂ©alisĂ© son IPO — tout comme Meero qui a fait x2 en termes d’employĂ©s tous les six mois entre 2017 et 2020 — les premiers employĂ©s et les lignes managĂ©riales ont Ă©tĂ© cruciaux pour continuer d’insuffler le mindset du dĂ©part et garder le cap.

Quelques exemples Ă  la volĂ©e pour solidifier une culture d’entreprise :

  • Recruter des femmes Ă©videment, mais aussi des internationaux pour ouvrir les esprits et se confronter Ă  des visions diffĂ©rentes
  • RĂ©itĂ©rer les prises de paroles internes des leaders pour expliquer la vision Ă  court/moyen/long terme mais aussi laisser la parole aux employĂ©s
  • DĂ©jeuner autour d’une seule table pour faire circuler les infos, plus difficile quand on dĂ©passe 45 employĂ©s il parait
  • Souhaiter aider son client et ne pas uniquement vendre et faire la promotion

Et enfin les deux clichés mais qui fonctionnent trÚs bien :

  • Dream big and do bigger — nothing too small & nothing too big
  • Fake it until you make it, la classique des start-ups
A la semaine prochaine !

C’est tout pour cette fois-ci, merci de m’avoir lu jusqu’ici et pardonnez les coquilles s’il y en a.

On se retrouve semaine prochaine pour le debrief de Lion #5 ! Bonne semaine,

Quentin

📚 To read-list

  • Marketing examples newsletter : ICI
  • L’obsession du service client / Jonathan Lefevre : ICI
  • Cours en ligne pour maitriser le dĂ©veloppement : Coursera, Mimo, Pluralsight, et j’en passe

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Quentin de CARNE
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Digital marketing manager / Curious & eager to test new marketing ideas and not afraid to fail / Ex. Sutter Mills (acquired by Accenture), Capgemini & Heetch